Alain J. RICHARD

Né en 1959
Vit et travail en Deux-Sèvres (Nouvelle Aquitaine)
Alain J. RICHARD
Bio
LES RECLUS
“Je sais qu’une peinture est terminée quand elle me regarde.”
Helmut Rieger, plasticien
“Tout est histoire de regard.”
Jean Goodwater, passant ordinaire
Les Allemands ont une expression redoutable, la Schadenfreude, “la joie mauvaise, le bonheur que l’on éprouve à voir souffrir l’autre” indique Leïla Slimani. Solliciter cette joie mauvaise est-il le but ultime d’un système dans lequel la souffrance de l’un panse illusoirement celle de l’autre ? Contente-toi de ta condition pauvre humain, sauf à subir ce que les autres endurent. Combattre cette joie mauvaise semble au cœur du travail d’Alain J. Richard, mais sans démonstration, sans ostentation, juste la puissance du trait qui éclaire le propos, comme la lumière souligne le visage des Reclus.
Quand certains s’ingénient à peindre le même paysage chaque jour jusqu’à l’épuisement, Alain J. Richard semble vouloir peindre chaque humain, dans sa singularité, dans son universalité, dans son délitement, dans sa nudité féroce, dans son androgynie. Dans son animalité. Des récits à construire.
Il lui reste des milliards d’hommes et de femmes à coucher sur le kraft, il n’ira pas au bout bien sûr, il le sait, mais il aura su (re)donner vie aux Reclus, à cette armée silencieuse qui se vit vaincue, qui patauge dans la boue des hors-champs inquiétants.
Eric Bonneau
En permanence :
- Galerie Le Clos des Cimaises – St Georges du Bois (17)